Je m’appelle Valtencir Paulo Pereira. Mon surnom est Coxinha.
Je suis né le 10 mai 1975 à Uba, dans la région du Minas Gerais au Brésil. J’ai commencé la capoeira à l’âge de 10 ans avec un dénommé Mestre Tista. C'est précisément avec lui que j'ai pénétré l'univers de la capoeira.
Certains de mes frères pratiquaient cette discipline : j’ai voulu faire comme eux. Car savoir se bagarrer engendrait forcément le respect des autres.
L’initiation fut difficile pour un gamin d’à peine 10 ans qui n’avait pas d’argent pour payer les cours. Ce maître me proposa un marché : je pouvais participer au cours, à condition d’avoir un pantalon propre. Je me suis entraîné avec lui durant deux ans, jusqu’à la fermeture de son académie. J’ai alors arrêté la capoeira et du haut de mes treize ans, je découvris les difficultés de la rue. Pour un adolescent, passer son temps libre à errer dans les rues n'était la meilleure solution.
C’est alors qu’un de mes frères me proposa de venir travailler avec lui. Quand je me suis rendu sur les lieux, le patron m’expliqua qu’il connaissait mes problèmes mais qu’il avait besoin très rapidement d’une personne. Le même jour, mon frère m'invita à participer, au côté de nos autres frères et de quelques amis, à la construction d’une académie. Ceux qui auront contribué à la construction pourront s’entraîner. J'acceptais la proposition. Tous les week-end et les jours fériés, pendant un an et demi, nous y avons travaillé dur. C’est en 1988 que nous avons inauguré notre propre académie ! Qui aurait pensé qu’un jour nous aurions notre propre académie ? On l’appela le groupe de capoeira « Guerreiros de Zumbi" (Mestre Tarcisio). Il connut un important succès dans la ville.
Aujourd’hui, la capoeira symbolise tout pour moi. A mes yeux elle n’est plus seulement un sport puisque j’en ai fait mon métier.
Je n’avais jamais imaginé devenir professeur de capoeira. A l’époque mon unique souhait était de m’entraîner et d’être bon mais les années ont passé et j’ai commencé à donner des cours en tant qu’instructeur. Je n’aimais pas beaucoup enseigner ; mon truc c’était jouer, souvent de manière agressive, dans le but de me défouler. Mais petit à petit j’ai commencé à y prendre goût.
En 2001, mon professeur a été invité pour animer un cours en Italie. 3 mois plus tard, il m’envoyait donner des cours à sa place. Et j’ai décidé de rester. Mais cela a été très difficile parce que tout était nouveau pour moi, le climat, la langue, la culture. Je devais donner des cours dans une autre langue qu’il me fallait apprendre. C’est à ce moment que j’ai commencé à comprendre ma vie à travers la capoeira.
Maintenant, je sais que tout ce que je vis, personne ne pourra me l’enlever parce que j’ai appris à respecter et être respecté dans cet univers de la capoeira. Pour moi, elle est tout. Elle est ma philosophie, ma passion et ma vie, mon éternelle amour.